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Je suis Charliberté !
17 septembre 2018

Quand une minutieuse entreprise de démolition manque de minutie, je me fais l'avocat de mon "enfant"...

Je réponds ci-dessous à une entreprise minutieuse de démolition qui m’a paru manquer de minutie. Vous la lirez sur le site http://blogonoisettes.canalblog.com/ dans une chronique je reproduis à la suite de mes réponses point par point.

« C’est vrai, je le sais, c’est pas bien de réagir quand une critique étrille en place publique l’un de nos écrits. Mes camarades auteur(e)s le disent souvent quand il nous arrive d’en discuter : « Ça ne sert à rien, ça peut vexer, il faut encaisser, même quand on le perçoit très injuste ». Mais voilà, parfois je me sens en droit de défendre mon « enfant », tout spécialement ce Charliberté qui fait écho à tant de valeurs que j’ai défendues et que je veux encore défendre. Alors, si vous m’y autorisez, je vais me faire l’avocat de mon petit « Je suis Charliberté » et point par point apporter une réponse argumentée. Ce qui suit est rédigé avec sincérité, comme votre critique, avec le cœur et sans doute aussi parfois avec le défaut d’ « avoir mal compris » certains propos, ce dont je m’excuse par avance. Mais je ne doute pas de votre bienveillance. Il s’agit là pour moi seulement d’apporter une contre-démonstration à votre démonstration. On appelle cela un débat.

N.B. En gras la reprise des passages de votre chronique sur lesquels je souhaite réagir.

En préambule, je tiens à préciser que, depuis janvier 2016, date de sortie du livre, je n’ai jamais eu de retour de ce type, ni dans les critiques sur Internet que j’ai pu lire, ni lors de mes rencontres scolaires qui sont assez nombreuses. Enfin si, une fois, une chronique intitulée « Je suis Banalité » étrillait copieusement mon roman, son auteur avouant quand même à la fin détester ces « laïcards » (dont j’étais visiblement) qui s’attaquent au respect des convictions religieuses des gens. En tout cas, aucun élève, jamais, je vous l’assure, ne m’a exprimé de reproches sur le langage, la crédibilité, le réalisme de telle ou telle scène… Les retours ont toujours portés sur le contenu du livre et les débats qu’il suscite, ce qui pour moi est bien l’essentiel.

C'est sur ce site : http://blogonoisettes.canalblog.com/archives/2018/09/15/36618628.html

"Madame Le principal" alors qu'aujourd'hui on dit très clairement "Madame La principale"

Figurez-vous que je me suis posé la question lors de l’écriture du livre, et j’ai interrogé des profs (doc et de lettres) pour leur demander quelle formule je devais employer. Il m’a alors été répondu que la formule Mme le principal était correcte, « la principale » étant un néologisme effectivement employé assez communément comme bien d’autres formulations courantes (Mme le maire, le ministre…) J’ai choisi ce que je croyais être l’orthodoxie linguistique. J’aurais sans doute mieux fait d’écouter mon intuition première qui penchait plutôt pour le la principale. Je précise que les correcteurs ne me l’ont pas signalé comme une incorrection ou une horreur… pardon, une erreur grossière ainsi que vous l’avez perçue.

« le journal est vendu dans le collège avec l'aval des profs alors que c'est totalement interdit (même si ça s'arrête rapidement), »

Voici la réalité écrite en page 26 : « Le jeudi suivant, le numéro ZHÉROS de Charliberté-Hebdo était photocopié en cent exemplaires, pliés et vendus par nous quatre à la criée devant la grille du collège, un peu avant la rentrée de huit heures. Et tant pis pour la discrétion ! »

Par contre, plus loin, Max indique « Le bureau des ventes sera désormais fermé dans

l’enceinte du collège, a répondu notre crieur de canards. Mais je vous donne rendez-vous ce soir à la sortie. » En fait, il dit ça parce que peu après la première vente à la grille, hors du collège donc, il a vendu sous le manteau quelques exemplaires avant l’entrée en cours dans le collège donc (P. 28). Sous le manteau ! Alors oui, on peut objecter qu’un élève de 3ème ne ferait jamais ça. Pour ma part, je ne retiens pas l’accusation d’approximation sur ce point.

Quant à l’aval des profs, je ne l’ai pas retrouvé. En revanche, en début d’ouvrage un enseignant prend quelques minutes en début de cours pour interroger Tom sur son projet de création d’un journal collégien. Mais je ne pense pas qu’il lui donne son aval, comme si Tom en avait eu besoin pour son entreprise. Et d’ailleurs, l’aurait-il demandé ? Mais c’est peut-être à un autre endroit du roman ? Où ? Par contre, le prof encourage clairement ses élèves dans cette entreprise. Est-ce mal ? Interdit aux enseignants ? Aucun, depuis la sortie du livre, ne m’en a fait la remarque.

J’ajoute que la principale n’intervient pas pour faire cesser la vente des journaux dans l’enceinte du collège, mais précisément, page 37 (et le jour même de la vente) pour un rappel à l’ordre : « on laisse ses opinions politiques, religieuses et même sportives à la grille. » Elle ne parle de pas de vente interdite dans l’enceinte du collège comme le laisse clairement entendre votre remarque ci-dessus.

Les débats menés par le profs de français vont assez loin, je ne sais pas s'il existe des profs qui font ce genre de débats, mais nous on a quand même des consignes pour ne pas parler de religion par exemple. Là le prof met beaucoup de temps à recadrer si bien que chacun a le temps de développer ses théories religieuses (ou non).

Je rappelle que ce roman se passe peu de temps après l’attentat à Charlie Hebdo. Peut-être qu’en effet, dans certains collèges, les profs n’en ont pas parlé. Pourtant, je peux vous assurer que dans d’autres, des professeurs ont consacrés du temps (peut être trop penseront certains) à échanger avec leurs élèves. Alors certes, si l’intrigue se déroulait en cette année scolaire 2018, peu d’enseignants consacreraient autant de temps à parler de liberté d’expression (sauf peut-être pendant la semaine de la presse). Je trouve dommage d’oublier de rappeler le contexte dans lequel se déroule ce roman. En 2015, j’étais dans des collèges peu de temps après les attentats et l’on m’a parlé des débats nombreux et parfois de très tendus que ces événements avaient suscités.

Un des collégiens à des tatouages (ça me paraît peu crédible à cet âge là).

Voici le texte exact, page 43 : « Kévin, un blond aux yeux bleus plutôt mignon mais dans le genre minet à bagouzes, casquette, colliers et tatouages » Je n’écris donc pas qu’il a des tatouages, mais seulement qu’il est dans le genre… Appelons cela une inférence. Si vous aviez été éditrice et que vous m’aviez fait cette remarque, j’aurais sans doute donné cette même réponse… puis changé mon texte qui en effet peut induire une confusion.

À propos de la « commission de lycéens »

Voici le texte, page 67 et 68 : « C’est alors que Joé est intervenu pour abonder dans le sens de l’ultrareligieuse, mais d’une façon qui lui ressemblait bien, sournoisement menaçante :

– C’est vrai qu’ils n’arrêtent pas d’insulter les convictions des gens. Moi, je dis qu’on devrait faire une pétition, peut-être pas pour interdire Charliberté, mais au moins pour qu’ils ne disent Je suis Charliberté plus n’importe quoi. Faudrait créer une sorte de

commission de lycéens qui dirait ce qui est convenable et ce qui l’est pas. »

Pour ma défense, je ferai remarquer que cette formulation est dans un dialogue. Dans un descriptif, l’erreur eût été plus ennuyeuse. On admettra que c’est Joé qui s’exprime et devance d’une année son statut. Surtout je remarque qu’il est inexact d’écrire dans votre critique que « un élève propose de créer une “ commission des lycéens ” ». Non, il dit très précisément « une sorte de ». De toute façon, la faute est de mon côté, puisque même mes héros ne doivent pas oublier qui ils sont.

Les propos du fameux journal créé par les élèves m'ont paru très obscurs. Ils expliquent "dire la vérité", "sans donner leur opinion" mais les sujets choisis sont super polémiques et les personnages principaux passent leur temps à juger ceux qui sont différents d'eux.

Pour le coup, c’est la pertinence de la remarque qui me paraît très obscure. Quel est le souci au juste ? Les personnages, ce sont les rédacteurs du journal, ou les autres ?

De même, ils ne semblent pas comprendre que des adultes et des élèves puissent être vexés qu'ils soient caricaturés dans leur journal, alors que personnellement ça me parait quand même logique.

Je pense que nos jeunes journalistes en herbe comprennent très bien qu’ils peuvent « vexer » (ainsi d’ailleurs que l’exprime explicitement Tom dans le bureau de la principale), mais beaucoup moins, c’est vrai, que cette réaction puisse se traduire par une atteinte à leur liberté d’expression. Or, c’est justement là le cœur de l’enjeu de ce roman : comment comprendre (et expliquer) le fait que des personnes se sentant visées et étant vexées par un journal d’expression libre puissent légitimer et même recourir à la censure, l’intimidation voire la violence ? Voici un beau sujet de débat en classe.

De même j'ai trouvé que tout allait beaucoup trop loin, imaginer que des élèves soient prêts à en tuer d'autre à cause d'un journal qui ne parle même pas explicitement d'eux ?! Ca me paraît quand même un peu trop gros, ou en tout cas je trouve que du coup ça perturbe le propos sur la liberté d'expression des collégiens.

Si vous m’aviez fait cette remarque à la lecture du manuscrit en février 2015, certainement me serais-je interrogé. Et puis, je suis tombé sur un article du Monde* où la réalité dépassait la fiction que j’avais imaginée. En région parisienne, un jeune (de lycée, il est vrai), a voulu créer un petit journal lycéen suite aux attentats. Il a reçu des menaces de mort, des balles de kalachnikov dans des enveloppes, et au final, il a dû changer d’établissement ! Alors oui, c’était dans un lycée et non de 3ème. Bon, je l’avoue, je n’ai pas écrit un essai sociologique reposant sur des réalités 100 % exacte. Je ne suis qu’auteur. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire : je ne raconte jamais LA vérité, mais je suis toujours dans le COMME la vérité. C’est ce que l’on reproche d’ailleurs aux écrivaines et écrivains depuis la nuit des temps (de la fiction). De même qu’à un artiste on peut reprocher que son arbre ne ressemble par à un arbre, comme sur les photos. L’essentiel est peut-être ailleurs…

* Article titré « Au lycée Marcelin-Berthelot, des menaces de mort pour un journal en hommage à « Charlie Hebdo » - Louis, 17 ans, a reçu sept lettres de menace, dont plusieurs contenant des balles. Plusieurs enseignants de ce lycée du Val-de-Marne ont exercé leur droit de retrait. »

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/05/21/un-lyceen-menace-de-mort-apres-la-parution-d-un-journal-en-hommage-a-charlie-hebdo_4638099_1653578.html

Personnellement, j'aurai préféré que les charlibertaires, ceux qui rédigent le journal, soient davantage remis en cause par les autres élèves ou par les profs afin qu'ils se rendent réellement compte que l'on ne peut pas tout écrire sans conséquence

Curieux. De nombreux passages, échanges vifs de dialogues entre élèves, montrent justement que Charliberté fait débat. Mais que signifie ce « on ne peut pas tout écrire sans conséquence » ? Quel message aurait dû porter le roman et qui lui manquerait : que l’auto-censure, « pour ne pas vexer », est une bonne chose ? Que celui qui exerce sa liberté d’expression doit en accepter les conséquences, à l’instar des journalistes assassinés de Charlie hebdo qui seraient, d’une certainement manière, responsables (et pourquoi pas coupables ?) de leur trop grande liberté d’expression ? Voici encore de quoi débattre, et qui montre combien le sujet est délicat et brûlant… et la liberté d’expression menacée.

La suite de la critique m’interpelle, mais je ne souhaite pas la commenter (pour ne pas vexer) :

[…] je les ai trouvés hyper prétentieux, en fait, hyper "intellos" même si c'est une insulte que mes élèves utilisent souvent et que je déteste. Ils ne se remettent pas en question et se moquent de tout ceux qui ne sont pas aussi intelligents qu'eux. […]

J'ai trouvé les élèves vraiment très matures, utilisant un vocabulaire super complexe. Je suis absolument convaincue que mes élèves ne pourraient pas du tout s'exprimer ainsi, d'ailleurs il y a énormément de mots qu'ils auront du mal à comprendre. […]

J’ai deux réponses : dans quel roman jeunesse les héros s’expriment-ils comme de vrais jeunes ? Encore une fois, je n’ai pas voulu écrire un récit en imitant le langage jeune. D’ailleurs, eux-mêmes ne l’accepteraient pas. S’il ne fallait écrire que des romans où aucun mot ne serait compliqué (donc inconnu de la majorité des ados) je craindrais qu’il ne faille un peu trop abaisser le style. Est-ce que ce serait un service à rendre à la maîtrise de la langue française ? Et puis, il y a quand même des jeunes qui comprennent ces mots compliqués.

Autre argument, c’est un récit écrit par une adulte, Sarah devenue prof de lettres. C’est elle la fautive (je me défausse, je l’avoue, et j’en rougis de honte).

Vous écrivez « il y a énormément de mots qu'ils auront du mal à comprendre ». Tant que cela ? Lesquels ? Pourriez-vous nous extraire du roman une dizaine qui nécessitent un dictionnaire ?

Par exemple l'enfant qui est méchamment caricaturé alors qu'il est discret et n'a rien demandé à personne et dont la narratrice se moque parce que son père est venu se plaindre... je trouve que ça n'a rien à voir avec un homme politique, qui sait à quoi s'attendre en étant une personnalité publique.

J’ai cherché, mais n’ai pas retrouvé cet exemple. S’il s’agit du père de la jeune fille ultra-religieuse qui a un débat houleux en classe sur la laïcité (page 73), je ne comprends pas. Elle n’a pas du tout été caricaturée. Elle s’est plainte auprès de son père du contenu du journal parce qu’il heurtait ses convictions religieuses (l’homme ne descend pas du singe, si je me souviens bien). Là, je demande des précisions, car je n’ose pas croire qu’il s’agisse d’une approximation.

Bref, pas convaincue même si ce roman peut être intéressant à faire lire aux collégiens et que je le conseillerai probablement à mes élèves.

Merci pour cette conclusion finalement positive, car l’essentiel est que ce type de romans puisse susciter le débat, comme nous le faisons présentement.

Ma conclusion critique à cette critique est qu’il me semble que votre lecture est restée très en surface du texte, surface devenue croûte sur laquelle vous avez traqué tous les petits défauts, en trouvant même d’approximatifs, passant du coup complètement à côté de l’essentiel. Sauf sur un point, ceci expliquant peut-être cela. Il est révélé dans cette phrase qu’« on ne peut pas tout écrire sans conséquence » ce qui pourrait être interprété fâcheusement comme un reproche de laxisme fait à notre société de sa trop grande liberté d’expression. Dit autrement, si des jeunes gens s’expriment librement dans un journal d’expression libre et qu’il leur arrive des ennuis, c’est un peu de leur faute. Leurs ennuis sont leur punition. C’est exactement le danger (de mon point de vue bien sûr) sur lequel j’alerte dans ce récit. La conséquence extrême de cette tendance à la restriction de liberté d’expression est bien connue : des caricaturistes et des journalistes ont été condamnés à mort et exécutés en janvier 2015, parce que leurs bourreaux se sentaient légitimes à les punir de s’être exprimés librement. Là se trouve un enjeu majeur de l’avenir de notre modèle de vie républicaine. C’est pourquoi j’espère que mon roman permettra aux jeunes générations de réfléchir à ces questions : Toute vérité est-elle bonne à dire ? Peut-on rire de tout ? Où sont les limites à la liberté d’expression ?

En découle votre détestation manifeste des héros que vous avez trouvés hyper prétentieux, en fait, hyper "intellos" […] qui « ne se remettent pas en question et se moquent de tout ceux qui ne sont pas aussi intelligents qu'eux ». En découle aussi peut-être (franchement, j’espère que non) cette entreprise de démolition minutieuse, mais qui manque un peu de minutie, d’une œuvre romanesque sans prétention mais qui dit bien autre chose.

M’enfin, comme j’aime tirer du positif de tout, je retiendrai vos remarques les plus pertinentes pour les intégrer dans une prochaine réimpression de l’ouvrage. Et pour celles-ci je vous suis reconnaissant. "

La chronique complète :

http://blogonoisettes.canalblog.com/archives/2018/09/15/36618628.html

Mon avis : Voici un petit roman prometteur que je me devais d'acheter pour le CDI. Les attentats de Charlie Hebdo sont encore peu présents dans la littérature jeunesse, et le thème de la liberté d'expression est important et doit être exploité par nos élèves.

 

Cependant, j'ai été très déçue par ce roman. Je l'ai trouvé plein d'approximations, avec continuellement "Madame Le principal" alors qu'aujourd'hui on dit très clairement "Madame La principale", le journal est vendu dans le collège avec l'aval des profs alors que c'est totalement interdit (même si ça s'arrête rapidement), un élève propose de créer une "commission des lycéens" alors que ce sont des collégiens, un des collégiens à des tatouages (ça me paraît peu crédible à cet âge là)... et j'en passe. Les propos du fameux journal créé par les élèves m'ont paru très obscurs. Ils expliquent "dire la vérité", "sans donner leur opinion" mais les sujets choisis sont super polémiques et les personnages principaux passent leur temps à juger ceux qui sont différents d'eux. De même, ils ne semblent pas comprendre que des adultes et des élèves puissent être vexés qu'ils soient caricaturés dans leur journal, alors que personnellement ça me parait quand même logique.

 

En fait tout au long du récit j'ai eu l'impression d'être dans le flou car tout tourne autour de ce qui est écrit dans leurs journaux mais le lecteur ne connaît pas le contenu. De même j'ai trouvé que tout allait beaucoup trop loin, imaginer que des élèves soient prêts à en tuer d'autre à cause d'un journal qui ne parle même pas explicitement d'eux ?! Ca me paraît quand même un peu trop gros, ou en tout cas je trouve que du coup ça perturbe le propos sur la liberté d'expression des collégiens.

Personnellement, j'aurai préféré que les charlibertaires, ceux qui rédigent le journal, soient davantage remis en cause par les autres élèves ou par les profs afin qu'ils se rendent réellement compte que l'on ne peut pas tout écrire sans conséquence ; qu'il y ait des débats et que leur avis évolue afin que leur journal soit de mieux en mieux. Là, je les ai trouvés hyper prétentieux, en fait, hyper "intellos" même si c'est une insulte que mes élèves utilisent souvent et que je déteste. Ils ne se remettent pas en question et se moquent de tout ceux qui ne sont pas aussi intelligents qu'eux.

 

J'ai trouvé les élèves vraiment très matures, utilisant un vocabulaire super complexe. Je suis absolument convaincue que mes élèves ne pourraient pas du tout s'exprimer ainsi, d'ailleurs il y a énormément de mots qu'ils auront du mal à comprendre. Les débats menés par le profs de français vont assez loin, je ne sais pas s'il existe des profs qui font ce genre de débats, mais nous on a quand même des consignes pour ne pas parler de religion par exemple. Là le prof met beaucoup de temps à recadrer si bien que chacun a le temps de développer ses théories religieuses (ou non).

 

L'auteur semble avoir voulu recréer les problématiques de Charlie Hebdo avec un groupe d'ados : ne rien lâcher, camper sur ses positions, ne pas céder face à la pression politique ou religieuse, quitte à en payer les conséquences. Sauf que là ce sont des enfants et qu'ils parlent de leur collège. Par exemple l'enfant qui est méchamment caricaturé alors qu'il est discret et n'a rien demandé à personne et dont la narratrice se moque parce que son père est venu se plaindre... je trouve que ça n'a rien à voir avec un homme politique, qui sait à quoi s'attendre en étant une personnalité publique.

 

Bref, pas convaincue même si ce roman peut être intéressant à faire lire aux collégiens et que je le conseillerai probablement à mes élèves.
[…]

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